C'est en rentrant du jogging que je la vis. Belle, ronde, bien balancée.
Elle était pendue à son arbre. Une belle jeune figue prometteuse. Elle se trouvait à 2 mètres du sol, je n'avais qu'à tendre le bras par dessus le muret de pierre pour la cueillir.
Seulement, sa couleur me disait qu'elle n'était pas prête pour le décrochage.
Alors, je lui lançais un dernier regard, comme un au revoir, avant de rentrer chez moi.
C'était devenu une sorte de rituel. Chaque sortie en short, tout le long de l'été, était comme un rendez vous, je faisais ma grande boucle autour du canal et je terminais à pied en passant sous "mon figuier" pour caresser la belle, la palper. D'ailleurs je ne disais plus "je vais courir" mais " je vais presser ma figue."
C'était devenu ma principale motivation, ce rendez vous bi-hebdomadaire avec ma figue. Je la voyais grandir, se ramollir, "se violacer" de semaine en semaine.
Et puis un jour que je la palpais délicatement, je compris que notre prochain tête à tête serait le BON.
C'était un mercredi, je me souviens. J'avais bien couru, je m'étais préparé à ce moment depuis de longues semaines. Mais, à ma grande surprise elle n'était plus là.
Partie avec un autre.
Je rentrais dépité chez moi.
C'est sans appétit que je me mettais à table, ne touchant rien du repas.
Au dessert, dans un brouillard de pensées tristes et désespérées, j'entendis quelqu'un dire :
"- tiens, j'ai cueilli des figues, y en a juste à coté."
Je regardais le plat frénétiquement à la recherche de "ma" figue. Je ne vis que des figues, toutes semblables, comme des soeurs siamoises.
Alors, m'enfonçant de plus en plus dans la déprime, je tendis le bras jusqu'à la corbeille à fruits, saisissant une banane.
C'était une bonne banane.
Elle était pendue à son arbre. Une belle jeune figue prometteuse. Elle se trouvait à 2 mètres du sol, je n'avais qu'à tendre le bras par dessus le muret de pierre pour la cueillir.
Seulement, sa couleur me disait qu'elle n'était pas prête pour le décrochage.
Alors, je lui lançais un dernier regard, comme un au revoir, avant de rentrer chez moi.
C'était devenu une sorte de rituel. Chaque sortie en short, tout le long de l'été, était comme un rendez vous, je faisais ma grande boucle autour du canal et je terminais à pied en passant sous "mon figuier" pour caresser la belle, la palper. D'ailleurs je ne disais plus "je vais courir" mais " je vais presser ma figue."
C'était devenu ma principale motivation, ce rendez vous bi-hebdomadaire avec ma figue. Je la voyais grandir, se ramollir, "se violacer" de semaine en semaine.
Et puis un jour que je la palpais délicatement, je compris que notre prochain tête à tête serait le BON.
C'était un mercredi, je me souviens. J'avais bien couru, je m'étais préparé à ce moment depuis de longues semaines. Mais, à ma grande surprise elle n'était plus là.
Partie avec un autre.
Je rentrais dépité chez moi.
C'est sans appétit que je me mettais à table, ne touchant rien du repas.
Au dessert, dans un brouillard de pensées tristes et désespérées, j'entendis quelqu'un dire :
"- tiens, j'ai cueilli des figues, y en a juste à coté."
Je regardais le plat frénétiquement à la recherche de "ma" figue. Je ne vis que des figues, toutes semblables, comme des soeurs siamoises.
Alors, m'enfonçant de plus en plus dans la déprime, je tendis le bras jusqu'à la corbeille à fruits, saisissant une banane.
C'était une bonne banane.